Le GPL, alternative pour la production d’électricité dans les territoires non interconnectés

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De plus en plus identifié par les collectivités locales pour son intérêt sanitaire et environnemental, le GPL demeure paradoxalement sous-employé en termes de production d’électricité. Une étude du cabinet de conseil Ernst & Young pour France Gaz Liquides démontre son intérêt environnemental et économique dans la production d’électricité dans les zones non interconnectées (ZNI).

 

La loi relative à la Transition énergétique pour la croissance verte ainsi que les plans d’action qui l’accompagnent doivent permettre à la France non seulement de participer activement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais encore d’assurer son indépendance énergétique. La production d’électricité dans les zones non interconnectées avec le réseau de la France continentale présente des particularités qui la distingue de celle mise en œuvre dans l’hexagone : spécificités climatiques et géographiques, contraintes logistiques, croissance de la consommation et systèmes de petite taille, très sensibles aux variations de fréquence et autres perturbations. Historiquement, ces territoires ont fait le choix de produire de l’électricité à partir de diesel, voire de charbon selon les régions.

L’enjeu des ZNI est donc de répondre au défi de la transition vers la production d’une électricité moins carbonée et moins polluante, surtout à partir de sources renouvelables souvent intermittentes, tout en offrant un service de fourniture d’électricité de qualité à leurs habitants et en optant pour des systèmes de production compétitifs d’un point de vue économique.
Les résultats de l’étude montrent que le GPL présente des avantages pour les petites et moyennes capacités, allant jusqu’à 200MW. Les centrales fonctionnant au GPL pourraient ainsi couvrir les puissances de la majorité des projets prévus ou récemment réalisés dans les ZNI en substitution du fioul.

 

Une réduction des émissions de GES de 19%

L’étude examine les facteurs d’émissions dans la production d’électricité. Elle conclut que le GPL contribuerait à la réduction de 19% des émissions de GES, par rapport au fioul, et de 36%, par rapport au charbon. Plus précisément, le GPL émet moins de SOx (environ 95%), de NOx (entre -19% et -30%) et de particules (-83% à -85%) que le fioul.

« Au côté des énergies renouvelables, le GPL démontre toute sa pertinence pour accompagner la transition énergétique des ZNI dans les territoires ultramarins où la préservation de l’environnement est essentielle. La flexibilité des solutions GPL permet de venir en complément des énergies renouvelables pour couvrir des pics de consommation, gérer les intermittences ou alimenter les systèmes qui servent pour une production électrique de base pour les projets plus importants », analyse Joël Pedessac, directeur général du CFBP.

 

Une énergie flexible et plus économique

D’un point de vue économique, l’étude démontre que le GPL est systématiquement plus compétitif que le dispositif actuellement en place. Elle compare en effet les niveaux de coûts actualisés de l’électricité (LCOE) de plusieurs projets, en Corse (220MW), Guadeloupe (40MW), Mayotte (12MW), Nouvelle Calédonie (180MW) et Polynésie (50MW).
Le LCOE du GPL peut varier entre 157€/MWh (pour la Corse) et 193€/MWh (pour Mayotte) quand le LCOE 2013, sur la base des installations existantes et non GPL, varient entre 172€/MWh (pour la Corse) et 247€/MWh (pour la Guadeloupe).

L’introduction de moyens de production alimentés au GPL dans les ZNI analysées représenterait une opportunité de réduire les coûts moyens de production et donc d’en diminuer les surcoûts qui sont pris en compte dans le calcul de la contribution spéciale à la production d’électricité (CSPE).

Qu’il s’agisse de disponibilité à moyen terme, de logistique, d’adaptation aux besoins, d’impact économique ou environnemental, le GPL ressort de l’étude comme un combustible pertinent et attractif pour les ZNI, favorisant leur transition énergétique vers une électricité moins carbonée en complément du déploiement progressif des EnR.

Étude de cas : le recours au GPL par Mayotte

Mayotte figure parmi les cinq territoires étudiés, alors que la Programmation pluriannuelle de l’énergie y prévoit une multiplication par 3,5 de la capacité de stockage de GPL d’ici 2019 et une augmentation de 72% de sa consommation d’ici 2023.
La comparaison d’un LCOE GPL pour un projet de 12MW à 193€/MWh avec les projections de coûts de l’électricité (fioul et ENR) pour 2022 (254€/MWh) et 2032 (281€/MWh) souligne la très forte compétitivité du GPL par rapport aux énergies actuellement utilisées sur l’île.
D’un point de vue environnemental, la bascule d’une unité de production au diesel vers une unité au GPL permettrait d’éviter 8kT de CO2eq par an, soit environ 19%.